Gestion de risques industriels : Cas Lubrizol

Le cas Lubrizol, incendie d’usine classée Seveso la plus récente en France, soulève des problématiques en termes de gestion de risque. Certes, l’accident n’a pas fait de victime et les évaluations de pollution de l’eau et de l’air ont montré des résultats négatifs. Cependant, une catastrophe industrielle de cette ampleur pourrait toujours laisser des effets nocifs à moyen et long terme. L’idéal serait d’éviter la survenance des risques technologiques par tous les moyens.

Plusieurs rapports post-accidents ont mis en exergue des manquements à la gestion de risque d’incendie au sein de l’usine. Cette incendie industrielle démontre également la nécessité d’un dispositif d’alerte performant pour accompagner les documents de prévention. Nous vous proposons des outils de gestion de crise automatisés pour vous mieux vous équiper face aux risques industriels.

Présentation de Lubrizol

Lubrizol est une usine de produits chimiques synthétisant et stockant des composés phosphorés et organosulfurés. C’est une filiale du groupe groupe américain Lubrizol Corporation, un pionnier et leader des additifs pour lubrifiant. Elle est implantée au sud-ouest de la ville de Rouen depuis 1954 et emploie près de 300 personnes. Ce site étendu sur 14 ha comporte des zones de stockage des matières premières et produits finis ainsi que des unités de fabrication, de mélange et de conditionnement.

L’usine fabrique des additifs pour huiles moteur, pour lubrifiants industriels et pour divers combustibles utilisés pour le transport. Plus de 500 tonnes de produits classés toxiques y sont stockés et manipulés. Ainsi, ce site de Lubrizol à Rouen est classé Seveso seuil haut. Autrement dit, il s’agit d’un site industriel à haut risque vis à vis des dangers liés aux accidents majeurs.

L’usine présente trois types de risques:

  • Risque d’incendie relatif au caractère inflammable des produits stockés
  • Risque de dispersion toxique relatif à la décomposition thermique de certains produits
  • Risque d’explosion relatif à la vulnérabilité face à la déflagration

L’incendie de l’usine Lubrizol, que c’est-il passé?

Plusieurs cas d’accidents industriels relatifs à l’usine Lubrizol ont été déjà reporté, dont les plus fréquents sont des fuites de gaz. Un déversement d’huile minéral dans le réseau d’évacuation des eaux pluviales a été aussi signalé en 2015. Cette incendie de l’usine Lubrizol survenue le 26 Septembre est ainsi la première en son genre. 5253 tonnes de produits chimiques sur 10 % du site (1,1 ha) ont pris feu. 

En 2017, le site de Lubrizol à Rouen a déjà fait l’objet d’un arrêté préfectoral de mise en demeure pour « insuffisance du dispositif anti-incendie ». Par ailleurs, suite à une enquête post-accident, la Direction Régionale de l’Environnement (DREAL) a décelé une dizaines d’infractions impliquant Lubrizol. Selon le rapport publié  par la DREAL en Novembre 2019, les dispositifs de gestion de risque d’incendie au sein de l’usine ne sont pas suffisants.

Voici quelques exemples de ces manquements:

  • Inexistence de caniveau visant à limiter la propagation de nappes de produits inflammables.
  • Insuffisance de détecteurs incendie dans les zones de stockage extérieures à l’entreprise
  • Insuffisance de réserve d’eau anti-incendie

Ce document indique également que la source de l’incendie se situe sur une zone mitoyenne entre Lubrizol et Logistique Normandie.

Un affaiblissement des surveillances relatives aux risques industriels

L’Association nationale des collectivités pour la maîtrise des risques technologiques majeurs (Amaris) s’est aussi exprimée suite à l’accident industriel de Lubrizol. Elle a présenté un guide sur la « mise en protection des activités riveraines des sites Seveso seuil haut ».

Ce livre blanc agrémenté de cas réels et de retours d’expériences dresse des constats alarmants sur les risques industriels. Apparemment, l’un des problèmes majeurs en France demeure la faiblesse de la culture de risque.

Par ailleurs, depuis une dizaine d’année, la réglementation sur les Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE), dont Lubrizol, a été simplifiée. Dernièrement en Août 2018, la loi Essoc, “pour un Etat au Service d’une Société de Confiance”, confère au préfet le pouvoir d’autoriser des modifications au sein d’un établissement à haut risque. Ainsi, l’entreprise n’a pas besoin de passer par une autorité environnementale indépendante ni d’effectuer une étude d’impact.

Suite à cette assouplissement, La quantité de produits chimiques stockés sur le site a été augmenté de 1436 tonnes de “substances inflammables” et 36 tonnes de produits “à toxicité aiguë”.

Insuffisance des documents de prévention des risques industriels

L’usine Lubrizol de Rouen dispose d’un Plan de Prévention des Risques Technologiques (PPRT) qui a été prescrit le 6 mai 2010 et approuvé le 31 mars 2014.

Le PPRT est un document obligatoire à établir par la préfecture où un établissement classé seveso est installé. Il délimite les zones de danger autour des installations à haut risque. A l’instar du Plan de prévention des Risques Naturels (PPRN) et du Plan de prévention des Risques miniers (PPRM), le PPRT prévoit les zones constructibles et les zones interdites de construction.

En étant un établissement classé seveso seuil haut, le site Lubrizol de Rouen est également doté d’un Plan Particulier d’Intervention (PPI) établi par le préfet

Le PPI est un document qui prévoit les organisations des secours dans le cas où les effets de l’accident industriel s’étendent hors des limites de l’établissement. Dans ce cas, le préfet endosse le rôle de directeur des opérations de secours.  

Pour compléter le PPRT, l’établissement concerné doit établir un Plan d’Opération interne (POI) qui résume l’organisation interne à mettre en oeuvre en cas d’accident grave. Lubrizol

Ces documents ont certes permis de maîtriser la propagation de l’incendie. Cependant, leur existence ne permet pas d’éviter les accidents. C’est pour cette raison que des systèmes d’alerte sont nécessaires au sein de l’entreprise pour mieux intervenir en cas d’accident.

Nos outils de gestion de risque

Les dirigeants de Lubrizol ainsi que les autorités locales ont été pointé du doigt lors de cette incendie industrielle grave. Les médias parlent de “moyens d’alerte obsolètes” et de “communication de crise dépassée”. La nécessité d’un dispositif d’alerte efficace a été ainsi fortement prouvé.

Alors pour vous, responsables de sécurité et dirigeants d’entreprise, responsables communaux et préfectoraux, nous vous proposons des solutions de gestion de risque à la pointe de la technologie. Nous disposons de systèmes d’alerte automatisé et de dispositif de gestion d’astreinte, de personnel de garde répondant à vos besoins. Découvrez notre large gamme d’outils de gestion de risque sous forme de plateforme web, de logiciel ou d’application mobile.